INTERVIEW

 

Nous voilà assis, Mike et moi, sur un superbe canapé rouge, dans les loges du Zénith de Toulouse.

Il est environ 19h15.

 

MOI : Tout d'abord Mike, merci de me recevoir et de m'accorder quelques minutes pour discuter avec moi. C'est un immense privilège pour un fan de longue date, de se trouver là, en compagnie de tout le groupe, je peux même dire que c'est un rêve de gosse qui se réalise !

 

MIKE : Je pense qu'il est tout naturel de se mettre à la portée de gens qui nous écoutent depuis tant d'années, qui nous suivent sur les routes, qui nous supportent, qui achètent nos disques. Si le groupe en est là aujourd'hui, c'est grâce à vous. Il est donc normal d'être disponible pour vous.

 

MOI : Parle-moi un peu de ta basse, cette Peavey Cirrus V. Quelles en sont les caractéristiques ?

 

MIKE : Tu as pu remarquer que j'utilise des 5 cordes depuis pas mal d'années maintenant. Cette Cirrus m'a été mise entre les mains par le patron de Peavey lui-même. Il m'a dit "Essaie ça, si elle ne te convient pas, tu me la rendras". Et cela fait bientôt 4 ans !! Il en a été de même pour la grande majorité de mes basses. Du moment qu'elles possèdent 5 cordes et des micros actifs, le reste n'est qu'une histoire de look !

 

MOI : De toutes celles que tu as utilisées, laquelle t'a le plus marqué ?

 

MIKE : Sans hésitation la "F" (cf. rubrique Matériel). C'est Alain Caron du groupe UZEB qui m'a présenté cet instrument, et j'en suis rapidement tombé amoureux. Elle présente toutes les qualités qu'un bassiste demande à sa basse : légère, un manche assez étroit malgré les 5 cordes, 2 micros actifs très dynamiques qui réagissent fort, même à bas volume, une ergonomie du corps autorisant toutes les positions de jeu, même assis. Je m'en sers d'ailleurs quotidiennement à la maison, et souvent en studio.

 

MOI : As-tu essayé des basses fretless ?

 

MIKE : Oui, mais je ne m'y sens pas très à l'aise. Caron est magistral à la fretless, et j'écoute souvent Jaco Pastorius et sa JazzBass fretless. Mais personnellement, je préfère rester avec mes frettes, cela convient mieux à mon jeu et à la musique de Toto. Je joue d'ailleurs quelques lignes fretless sur Hooked de Falling in between.

 

MOI : Concernant ton amplification et tes effets ?

 

MIKE : Après avoir longtemps utilisé du Trace Elliot, je suis fidèle depuis quelques années à SWR (cf. rubrique Matériel). J'aime bien ce son rond et chaud. A l'équalisation, je creuse la courbe en diminuant les fréquences médiums et en accentuant les graves et les aigües. Je n'utilise par contre aucun effet (à part un petit compresseur), le son que tu entendras ce soir lors du concert est brut. Mes têtes SWR sont déjà très fournies en parametrages. Bien reglées, je n'éprouve aucun besoin d'y ajouter un quelconque effet. Lors de grands concerts comme ce soir, dans une salle assez vaste, je n'ai aucune baffle derrière moi. Seuls mes deux retours "bain de pied" me suffisent, et largement ! D'ailleurs, Simon Phillips ne supporte aucune fréquence grave proche de sa batterie ! Il est très exigeant, voire maniaque, sur la qualité du son de sa batterie. Pour la petite histoire, pas moins de 98 micros sont utilisés pour repiquer ses fût et cymbales !! C'est donc notre ingénieur du son qui s'occupe de mixer tout ça depuis sa table. C'est l'inverse lors de soirées en petite salle, comme le Baked Potato par exemple, où j'ai ici besoin de mes baffles SWR, car la sonorisation est différente.

 

MOI : Contrairement aux tournées précédentes, j'ai remarqué que tu avais supprimé le médiator.

 

MIKE : Oui, tu as vu juste ! Déjà lors de l'écriture du disque et de son enregistrement, j'ai préféré le jeu aux doigts. Je trouve qu'il est plus facile de faire ressentir une émotion, une sensibilité, en jouant au doigts plutôt qu'en tambourinant au médiator ! J'ai donc décidé de continuer l'expérience lors des concerts, et tout se passe bien !

 

MOI : Bien, je vois que Martin Cole (Tour manager du groupe) s'impatiente, nous sommes déjà à 20 minutes de votre entrée sur scène ! Encore merci pour ta disponibilité et ta gentillesse, ce fut un immense plaisir de discuter avec toi. Ce jour restera comme un intense souvenir. Je pense aussi que tes fans bassistes trouveront ici de précieux renseignements. Bon concert, et sûrement à cet été dans le sud de la France.

 

MIKE : Ce fut un plaisir pour moi aussi ! A bientôt.